Selasa, 11 Februari 2020

Festivus festivus : Conversations avec ?lisabeth Lévy (Documents)

Category: Livres,Romans et littérature,Livres de référence

Festivus festivus : Conversations avec ?lisabeth Lévy (Documents) Details

L’époque refait le monde, elle y met tous ses soins. Puis elle contemple son ouvrage et elle le trouve bon. Élisabeth Lévy et Philippe Muray se demandent plutôt s’il y aurait quelque chose à en sauver.De juin 2001 à décembre 2004, au fil de sept conversations mouvementées, ils confrontent leurs désaccords avec leurs divergences, comparent leurs dissensions et leurs discordes. Assez souvent aussi, ils tombent d’accord ; mais sur quoi, quand on ne sait plus de quoi est faite la réalité ?Pendant ce temps, l’événement passe et repasse. Du Larzac à l’Irak, de Bagdad à Paris-Plage, de la Nuit blanche à la canicule noire, des intermittents en éruption aux tortionnaires d’Abou Ghraïb, de « Loft story » au mariage gay, du Christ de Mel Gibson aux pérégrinations des damnés de l’alter (mondialisme), du 11 septembre au 21 avril, on suit les aventures de Festivus festivus, descendant d’Homo festivus comme Sapiens sapiens succéda à Homo sapiens, « dernier homme » occidental, rebelle rémunéré, créature emblématique de la nouvelle humanité.Et toujours revient cette interrogation lancinante, cette obsédante question de fond : y a-t-il une vie après l’Histoire ?La réponse est oui.Mais dans quel état !

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Philippe Muray critique avec une verve rabelaisienne la dégénérescence de notre société fourvoyée, au galop, dans la recherche du moderne pour le moderne, affichant le progressisme contre le progrès, une nouvelle signification de l'être dans une Histoire qui pourtant, d'après le moderne, aurait fini. Sans Histoire se créant, comment diable l'homme peut-il penser exister autrement que par le rêve, éveillé à grand renfort de substances psychotropes (drogues, "musique lourde", pour le parallèle avec l'artillerie lourde, ...) d'un contentement fini de soi, achevé, flottant ?Cet homme moderniste, se fuyant dans le rêve, la rave, est cet homo festivus festivus qui agit en meute, se rebelle en meute et condamne en meute : le Mouton de Panurge est ainsi à la fois Mutin de Panurge, Maton de Panurge car Muté de Panurge."Laisser les rustres en paix est une chose absolument impossible que l'élitocrate hystérique n'envisage pas un seul instant parce que cela signifierait qu'il pourrait encore subsister ici ou là des traces, même très dégénérées, de l'ancienne vie spirituelle, c'est-à-dire aussi, car la vie spirituelle c'est l'autre nom du jugement, une capacité résiduelle de juger extrêmement dangereuse pour le programme de contrôle et de soumission festifs qui s'étend partout et qui a pour vocation d'incarner le nouveau maintien de l'ordre. Les hommes des nouvelles élites n'ont rien à voir avec ce que l'on appelait ainsi autrefois; ce sont, je l'ai déjà écrit il y a bien longtemps, des matons. Des matons de Panurge. De sombres, de très sombres matons de Panurge. Eventuellement déguisés en mutins de Panurge. Avec des clochettes et un nez rouge. Et qui veillent à la mutation du reste de l'espèce, c'est-à-dire des "ploucs", qu'ils espèrent transformer au plus vite en mutés de Panurge. Cette besogne se poursuit sans relâche dans tous les domaines, et le but est d'obtenir que le "plouc", l"hylique" n'ait plus une seule idée à soi, ni d'autres désirs que ceux qui ont été sélectionnés par les nouvelles élites mondialisées" (p. 85)La ligne idéologique de ces matons de Panurge c'est le "moderne pour le moderne" : "Le moderne comme langue de bois, comme falsification et comme terreur intellectuelle. Le moderne comme décervelage qui ne s'embrasse ni de cohérence dans le choix de ses victimes, ni de logique dans l'établissement de ses listes noires. Il ne se légitime que de la dévastation qu'il fait régner et du ressentiment qu'il espère exacerber tout en prétendant oeuvrer pour le Bien. (...) Le moderne est un nihilisme" (p. 299-300)Il manque à Philippe Muray une hauteur de vue qu'Elisabeth Levy n'a pas su dégager, dans ces sept entretiens qui se sont déroulés entre 2001 et 2003.Le nihilisme procède d'un relativisme absolu des valeurs (tout se vaut) qui procède d'une libération marchande totale (tout se vaut qui se peut s'acheter (ou se voler)). La fin de la pensée de toute limite, la pensée de la fin de l'Histoire (je n'ai jamais compris une telle ineptie) consacrait la fin des Peuples. L'Histoire se poursuit par les hommes qui la font, par ses courants profonds qui la traversent. Philippe Muray aurait été au supplice et au régal de la loi promue par "cet ordurier petit bonhomme nommé François Hollande" (p. 394) du mariage (prétendument) pour tous, marque de lobbys incarnant le Festivus Festivus.

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